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du peuple près du marais de la Chèvre, comme je l’ai dit dans sa vie.

[34] XLV. L’autre récit, adopté par le plus grand nombre des historiens, porte que Camille, nommé dictateur pour la troisième fois, ayant appris que l’armée que commandaient les tribuns militaires était assiégée dans son camp par les Latins et les Volsques, fut obligé de faire prendre les armes aux citoyens qui n’étaient plus en âge de servir. II tourna, par un léger circuit, le mont Martius, alla placer son camp derrière les ennemis sans en être aperçu, et fit allumer de grands feux pour avertir les Romains de son arrivée. Reprenant courage à cette vue, ils résolurent de faire une sortie, et d’aller attaquer l’ennemi. Mais les Latins et les Volsques, se voyant entre deux armées, se tinrent renfermés dans leur camp, et le fortifièrent de tous les côtés avec de bonnes palissades, qu’ils garnirent d’une grande quantité d’arbres ; dans cette position, ils résolurent d’attendre de nouvelles troupes de leur pays, et le secours des Toscans. Camille, qui pénétra leur dessein, et qui craignait de se voir enveloppé à son tour, se hâta de les prévenir. Il avait observé que tous les matins il s’élevait un grand vent du côté des montagnes ; la nature des retranchements de l’ennemi, construits entièrement en bois, lui suggère l’idée de faire préparer