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général : tant ceux qui s’y étaient sauvés de la bataille avaient jeté la terreur dans les esprits, et rempli la ville de trouble et d’épouvante ! Mais les Barbares, qui ne connaissaient pas toute la grandeur de leur victoire, qui d’ailleurs, dans les premiers transports de leur joie, ne pensèrent qu’à faire bonne chère et à partager les dépouilles du camp des Romains, laissèrent à la populace qui s’enfuyait de la ville la facilité de se retirer, et à ceux qui restèrent, le temps de reprendre courage et de pourvoir à leur défense. Abandonnant le reste de leur ville, ils ne s’occupèrent que de fortifier le Capitole ; ils le remplirent de toutes sortes d’armes et de munitions, et y transportèrent, avant tout, les choses consacrées à la religion. XXV. Les vestales, en s’enfuyant de la ville, emportèrent le feu de Vesta, et les autres choses sacrées dont la garde leur était confiée. Quelques auteurs prétendent qu’elles n’ont d’autre soin que de garder le feu perpétuel dont Numa avait établi le culte, parce qu’il regardait le feu comme le principe de toutes choses. De tous les éléments, celui-ci, de sa nature, est le plus en mouvement. Toute génération est un mouvement, ou du moins elle se fait avec mouvement : quand les autres substances matérielles perdent leur chaleur,