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il leur commanda, ainsi qu'aux sénateurs qui étaient présents, de songer à leur sûreté. Il envoya le même ordre aux absents, et écrivit aux villes de les recevoir honorablement et de leur donner une escorte pour assurer leur retraite. Il fit approcher ensuite son neveu Coccéius, qui était encore fort jeune, l'exhorta à prendre courage, et à ne pas craindre Vitellius : « Je lui ai conservé, ajouta-t-il, sa mère, sa femme et ses enfants, avec autant de soin que j'en aurais eu de ma propre famille. C'est pour cela que je ne t'ai pas adopté pour mon fils, comme j'avais d'abord désiré le faire ; mais j'attendais quel serait l'événement de la guerre : souviens-toi que je n'ai différé cette adoption que pour te faire régner avec moi si j'étais vainqueur, et afin qu'elle ne fût pas cause de ta mort, si la victoire se déclarait contre moi. La dernière recommandation que je te ferai, mon fils, c'est de ne pas entièrement oublier, mais aussi de ne pas trop te souvenir, que tu as eu pour oncle un empereur. » Il finissait à peine de parler, qu'il entendit des cris et du tumulte à sa porte ; c'étaient les soldats qui menaçaient de tuer les sénateurs s'ils ne restaient pas, et s'ils abandonnaient leur empereur. Craignant pour leur vie, il parut une seconde fois en public, non