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cohortes ennemies qui étaient là en bataille ; et, après quelque résistance, ils furent tous taillés en pièces. Mais aucun corps ne se conduisit avec plus de lâcheté que celui des prétoriens : ils n'attendirent pas que les ennemis en vinssent aux mains avec eux, et, prenant la fuite à travers les autres troupes qui étaient en bataille, ils y portèrent le désordre et l'effroi. Cependant plusieurs compagnies de l'armée d'Othon, ayant vaincu ceux qu'elles avaient en tête, s'ouvrirent un passage au milieu des ennemis vainqueurs, et regagnèrent le camp.

13. Mais de leurs généraux, ni Proculus, ni Paulinus, n'osèrent s'y rendre ; ils se sauvèrent chacun de son côté, par la crainte des soldats, qui rejetaient sur leurs chefs la cause de leur défaite. Annius Gallus reçut dans Bébriac ceux qui s'échappèrent de la bataille, et leur dit, pour les consoler, que le succès avait été partagé, et qu'en plusieurs endroits ils avaient vaincu les ennemis.

Marius Celsus, ayant assemblé les principaux officiers, les exhorta à s'occuper du salut commun. « Après une telle défaite, leur dit-il, après un si grand carnage de citoyens, Othon lui-même, s'il est homme de bien, ne voudra pas tenter une seconde fois la fortune des armes ; il n'ignore pas que Caton et Scipion,