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augmentant l'état de Sabinus, son affection et sa confiance en lui. Il s'arrêta à Brexelles, ville d'Italie, sur le Pô, et donna la conduite de son armée à Marius Celsus, à Suétonius Paulinus, à Gallus et à Spurina, tous généraux d'une grande réputation ; mais l'insolence et l'insubordination de leurs soldats, qui refusèrent de leur obéir, sous prétexte que l'empereur seul avait le droit de les commander, puisque lui-même n'avait reçu ce droit que d'eux, les empêchèrent de suivre le plan de campagne qu'ils s'étaient fait.

Il est vrai que les soldats ennemis n'étaient pas dans des dispositions plus saines, ni plus soumis à leurs généraux ; ils n'avaient, et par les mêmes causes, ni moins d'audace ni moins d'insolence que ceux d'Othon : mais ils avaient sur ceux-ci l'avantage de l'expérience militaire : ils ne fuyaient pas la peine et les fatigues, dont ils avaient l'habitude. Les prétoriens, au contraire, amollis par l'oisiveté, par la vie paisible qu'ils menaient à Rome, sur les théâtres, aux assemblées et dans les spectacles, affectaient avec une sorte de fierté et d'arrogance de dédaigner les fonctions militaires, non