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ce temps-là il parcourut par terre la province, rétablit la tranquillité dans les villes, et donna audience aux gouverneurs. Il écrivit aussi à Cassius de quitter l'Égypte et de venir le joindre en Syrie. « Ce n'est pas, lui disait-il, pour acquérir l'empire, mais pour délivrer notre patrie de la servitude et opprimer les tyrans, que nous avons rassemblé des armées : au lieu donc d'errer de côté et d'autre, il faut toujours nous souvenir du but que nous nous sommes proposé ; et pour ne pas nous en écarter, ne nous éloignons pas de l'Italie, mais rapprochons-nous-en le plus tôt que nous pourrons, afin d'aller au secours de nos concitoyens. » Cassius ayant goûté ses raisons, se mit en marche pour aller le trouver. Brutus alla au-devant de lui, et ils se rencontrèrent près de Smyrne : c'était leur première entrevue depuis qu'ils s'étaient séparés au port du Pirée, pour aller l'un en Macédoine et l'autre en Syrie. Ce fut pour eux un grand sujet de joie ; et la vue des troupes qu'ils avaient l'un et l'autre sous leurs ordres augmenta beaucoup leur confiance. Ils étaient partis d'Italie comme des bannis méprisables, sans argent, sans