Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

verser des larmes ; et cette marque de sensibilité le fit mettre, dans la suite, au nombre des proscrits. Enfin César, Antoine et Lépidus s'étant réconciliés, partagèrent entre eux les provinces, et proscrivirent deux cents citoyens qu'ils vouèrent à la mort, et Cicéron fut une des victimes.

28. Brutus, à qui ces nouvelles furent portées en Macédoine, faisant céder sa douceur à tant de cruautés, écrivit à Hortensias de faire mourir Caïus Antonius, par représailles de la mort de Cicéron et de Brutus. dont l'un était son ami et l'autre son parent. Dans la suite, Antoine ayant fait Hortensius prisonnier, à la bataille de Philippes, l'égorgea sur le tombeau de son frère. Brutus, en apprenant la mort de Cicéron, dit qu'il en avait moins de douleur, que de honte de ce qui l'avait causée ; qu'il blâmait ses amis de Rome, qui devaient s'imputer à eux-mêmes plus qu'à leurs tyrans l'esclavage dans lequel ils étaient tombés, puisqu'ils ne craignaient pas de voir et de souffrir des indignités dont ils n'auraient pas dû supporter même le récit. Quand il eut conduit en Asie son armée, déjà nombreuse et puissante, il fit équiper une flotte dans la Bithynie et à Cyzique ; et pendant