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dans le Capitole. Brutus, qui craignit de s'y voir assiégé, renvoya les principaux d'entre ceux qui l'y avaient suivi, ne trouvant pas juste de faire partager le péril à ceux qui n'avaient pas eu de part à l'action.

19. Cependant le lendemain le sénat s'assembla dans le temple de la Terre, où Antoine, Plancus et Cicéron ayant proposé une amnistie et invité tout le monde à la concorde, le sénat arrêta que non seulement on donnerait une sûreté entière aux conjurés, mais encore que les consuls feraient un rapport sur les honneurs qu'il fallait leur décerner : le décret fut porté, et le sénat se sépara. Antoine envoya son fils au Capitole pour servir d'otage aux conjurés, qui en descendirent aussitôt. Quand tout le monde fut réuni, on s'embrassa avec beaucoup de cordialité. Cassius soupa chez Antoine, et Brutus chez Lépidus ; les autres conjurés furent emmenés par leurs amis ou par les personnes de leur connaissance. Le lendemain, dès le point du jour, le sénat s'assembla de nouveau, et remercia Antoine, dans les termes les plus honorables, d'avoir étouffé les premiers germes d'une guerre civile. On combla Brutus d'éloges, et l'on distribua les provinces : l'île de Crète fut décernée à Brutus, et l'Afrique à Cassius ; Trébonius eut l'Asie, Cimber la Bithynie, et l'on donna à l'