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lui prenant la robe des deux mains, lui découvre les épaules ; et Casca, qui était derrière le dictateur, tire son poignard, et lui porte le premier, le long de l'épaule, un coup dont la blessure ne fut pas profonde. César, saisissant la poignée de l'arme dont il venait d'être frappé, s'écrie dans sa langue : « Scélérat de Casca, que fais-tu ? » Casca appelle son frère à son secours en langue grecque. César, atteint de plusieurs coups à la fois, porte ses regards autour de lui pour repousser les meurtriers ; mais dès qu'il voit Brutus lever le poignard sur lui, il quitte la main de Casca qu'il tenait encore, et se couvrant la tête de sa robe, il livre son corps au fer des conjurés. Comme ils le frappaient tous à la fois sans aucune précaution, et qu'ils étaient serrés autour de lui, ils se blessèrent les uns les autres. Brutus, qui voulut avoir part au meurtre, reçut une blessure à la main, et tous les autres furent couverts de sang.

18. Quand César eut expiré. Brutus, s'avançant au milieu de la salle, voulut parler pour rassurer et retenir le sénat ; mais les sénateurs, saisis d'effroi, prirent la fuite en désordre. Ils se précipitaient tous vers la porte, quoiqu'ils ne fussent ni poursuivis ni pressés par personne : car les conjurés avaient pris la