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de Faustus voulaient poursuivre Cassius en justice ; mais Pompée les arrêta ; et ayant fait venir les deux enfants devant lui, il leur demanda comment la chose s'était passée. Alors Cassius prenant la parole : « Allons, Faustus, lui dit-il, répète devant Pompée, si tu l'oses, ce qui m'a si fort irrité contre toi, afin que je t'applique encore un soufflet. » Tel était Cassius.

10. Cependant Brutus était sans cesse excité par les discours de ses amis, par les bruits qui couraient dans la ville, et par des écrits qui le poussaient vivement à exécuter son dessein. Au pied de la statue de Brutus, son premier ancêtre, celui qui avait aboli la royauté, on trouva deux écriteaux, dont l'un portait : « Plût à Dieu, Brutus, que tu fusses encore en vie ! » Et l'autre : « Pourquoi, Brutus, n'es-tu pas vivant ! » Le tribunal même où Brutus rendait la justice était, tous les matins, semé de billets sur lesquels on avait écrit : « Tu dors, Brutus. Non, tu n'es pas véritablement Brutus. » Toutes ces provocations étaient occasionnées par les flatteurs de César, qui, non contents de lui prodiguer des honneurs odieux, mettaient la nuit des diadèmes sur ses statues, dans l'espérance qu'ils engageraient par là le peuple à changer son titre de dictateur en celui de