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sique ; tous les théâtres étaient remplis de chœurs qui disputaient le prix des divers genres de poésie. Chaque ville envoyait un bœuf pour les sacrifices, et c’était entre les rois une rivalité de magnificence et de faste dans les repas et dans les présens qu’ils se donnaient. Aussi l’on se demandait partout ce que feraient donc tous ces rois pour célébrer leurs victoires dans leurs pompes triomphales, puisque dans les préparatifs de la guerre ils donnaient des fêtes si magnifiques.

LXII. Après qu’Antoine eut terminé toutes ces fêtes, il donna aux comédiens qu’il avait employés la ville de Priène[1] pour habitation, et s’embarqua pour Athènes, où tous les jours se passèrent aussi en jeux et eu spectacles. Cléopàtre, jalouse des honneurs qu’Octavie avait reçus dans cette ville, dont les habitans lui avaient donné des marques singulières d’affection, gagna le peuple par les largesses qu’elle lui fit. Les Athéniens lui décernèrent donc des honneurs particuliers. et lui envoyèrent le décret par des députés. Antoine, comme citoyen d’Athènes, était à leur, tête, et il porta la parole au nom de la ville. Ce fut alors qu’il envoya des gens à Rome pour chasser Octavie

  1. Ville d’Ionie, dans l’Asie mineure.