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tué chez les Parthes. et la Cilicie lui étant échue par le sort dans le partage des provinces, avec une armée de douze mille hommes de pied et de deux mille six cents chevaux, il s'embarqua pour s'y rendre. Il entrait aussi dans sa commission de remettre la Cappadoce sous l'obéissance du roi Ariobarzane, et de le réconcilier avec ses peuples. Il y réussit parfaitement, sans employer la voie des armes, et sans donner lien à aucune plainte. Le désastre que les Romains venaient d'éprouver dans le pays des Parthes, et les mouvements de la Syrie, ayant donné aux Ciliciens quelque envie de se révolter, il les calma et les contint par la douceur de son gouvernement : il refusa les présents que les rois lui offraient, et remit à la province la dépense qu'elle était obligée de faire pour les festins des gouverneurs ; il recevait lui-même à sa table les Ciliciens les plus honnêtes, qu'il traitait sans magnificence, mais avec générosité. Sa maison n'avait point de portier, et jamais on ne le trouvait dans son lit : il se levait de très grand matin, et se promenait devant sa porte, où il recevait ceux qui venaient le voir. Sous son gouvernement, personne ne fut battu de verges et n'eut sa robe déchirée ; jamais, même dans la colère, il ne dit une parole offensante, et n'ajouta aux