Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

la vie aux autres, non pas à la recevoir. En disant ces mots, il tire son épée et se tue.

18

Cette ardeur et cette émulation pour la gloire étaient produites et nourries en eux par les récompenses et les honneurs que César leur prodiguait ; par l’espérance qu’il leur donnait qu’au lieu de faire servir à son luxe et à ses plaisirs les richesses qu’il amassait dans ces guerres, il les mettait en dépôt chez lui pour être le prix de la valeur, également destiné à tous ceux qui le mériteraient ; et qu’il ne se croyait riche qu’autant qu’il pouvait récompenser la bonne conduite de ses soldats. D’ailleurs, il s’exposait volontiers à tous les périls et ne se refusait à aucun des travaux de la guerre. Ce mépris du danger n’étonnait point ses soldats, qui connaissaient son amour pour la gloire ; mais ils étaient surpris de sa patience dans les travaux, qu’ils trouvaient supérieure à ses forces ; car il avait la peau blanche et délicate, était frêle de corps, et sujet à de fréquents maux de tête et à des attaques d’épilepsie, dont il avait senti les premiers accès à Cordoue. Mais, loin de se faire de la faiblesse de