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brigué avec chaleur par Isauricus et Catulus, deux des plus illustres personnages de Rome, et qui avaient le plus d’autorité dans le sénat. César, loin de céder à leur dignité, se présenta devant le peuple, et opposa sa brigue à celle de ces deux rivaux. Les trois compétiteurs avaient également de quoi soutenir leurs prétentions. Catulus, qui avec plus de dignité personnelle craignait davantage l’issue de cette rivalité, fit offrir secrètement à César des sommes considérables, s’il voulait se désister de sa poursuite ; César répondit qu’il en emprunterait de plus grandes encore pour soutenir sa brigue. Le jour de l’élection, sa mère l’accompagna tout en larmes jusqu’à la porte de sa maison. « Ma mère, lui dit César en l’embrassant, vous verrez aujourd’hui votre fils ou grand-pontife ou banni. » Quand on recueillit les suffrages, les contestations furent très vives, mais enfin César l’emporta, et un tel succès fit craindre au sénat et aux meilleurs citoyens qu’il ne prît assez d’ascendant sur le peuple pour le porter aux plus grands excès.

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Ce fut alors que Pison et Catulus blâmèrent fort Cicéron d’avoir épargné César, qui avait donné prise sur lui dans la conjuration de Catilina. Celui-ci avait formé le complot non seulement de changer la forme du gouvernement,