Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/76

Cette page n’a pas encore été corrigée

femmes. César fut le premier qui prononça celle de sa femme, morte jeune. Cette nouveauté lui fit honneur, lui concilia la faveur publique, et le rendit cher au peuple, qui vit dans cette sensibilité une marque de ses mœurs douces et honnêtes. Après avoir fait les obsèques de sa femme, il alla comme questeur en Espagne sous le préteur Véter, qu’il honora depuis tant qu’il vécut, et dont il nomma le fils son questeur, quand il fut parvenu lui-même à la préture. Au retour de sa questure, il épousa en troisième noces Pompéia ; il avait de Cornélie, sa première femme, une fille, qui par la suite fut mariée au grand Pompée. Sa dépense, toujours excessive, faisait croire qu’il achetait chèrement une gloire fragile et presque éphémère, mais, dans la vérité, il s’acquérait à vil prix les choses les plus précieuses. On assure qu’avant d’avoir obtenu aucune charge il était endetté de treize cents talents. Mais le sacrifice d’une grande partie de sa fortune, soit dans l’intendance des réparations de la voie Appienne, soit dans son édilité, où il fit combattre devant le peuple trois cent vingt paires de gladiateurs ; la somptuosité des jeux, des fêtes et des festins qu’il donna, et qui effaçaient tout ce qu’on avait