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à César, qui, au lieu de se laisser oublier, se mit sur les rangs pour le sacerdoce, et se présenta devant le peuple pour le briguer, quoiqu’il fût dans la première jeunesse. Sylla, par son opposition, fit rejeter sa demande ; il voulut même le faire mourir. Et comme ses amis lui représentaient qu’il n’y aurait pas de raison de sacrifier un si jeune enfant : « Vous êtes vous-mêmes, leur répondit-il, bien peu avisés de ne pas voir dans cet enfant plusieurs Marius. » César, à qui cette parole fut rapportée, crut devoir se cacher, et il erra longtemps dans le pays des Sabins. Un jour qu’il était malade, et qu’il fut obligé de se faire porter pour changer de maison, il tomba la nuit entre les mains des soldats de Sylla, qui faisaient des recherches dans ce canton, et emmenaient tous ceux qui s’y trouvaient cachés. Il donna deux talents à Cornélius, leur capitaine, qui, à ce prix, favorisa son évasion. Il gagna aussitôt les bords de la mer ; et s’étant embarqué, il se retira en Bithynie, auprès du roi Nicomède.

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Après y avoir séjourné peu de temps, il se remit en mer, et fut pris auprès de l’île de Pharmacuse par des pirates, qui, ayant déjà des