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LXXXVI. Il députa ensuite Onésicritus vers les Indiens qui avaient la plus grande réputation de sagesse et qui vivaient paisiblement chez eux, pour les engager à venir le trouver. Onésicritus, qui lui-même était un philosophe instruit à l’école de Diogène le cynique, rapporte que Calanus, un de ces Indiens, lui ordonna d’un ton dur et méprisant de quitter sa robe, pour entendre nu ses discours ; que, sans cela, il ne lui parlerait point, vînt-il même de la part de Jupiter. Dandamis le traita avec plus de douceur ; et, lui ayant entendu nommer Socrate, Pythagore et Diogène, il lui dit que ces philosophe lui paraissaient être nés avec des dispositions heureuses pour la vertu ; mais qu’ils avaient eu, pendant leur vie, trop de respect pour les lois. Selon d’autres, Dandamis n’entra point en conversation avec Onésicritus et lui demanda seulement par quel motif Alexandre avait entrepris un si long voyage. Cependant Taxile détermina Calanus à se rendre à l’armée de ce prince : le véritable nom de cet Indien était Sphines ; mais comme il avait coutume de saluer ceux qu’il rencontrait par le mot indien ealé, qui signifie salut, les Grecs lui donnèrent le nom de Calanus. On dit qu’il mit sous les yeux d’Alexandre un emblème de son empire. Il étendit à terre un cuir