Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 11.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui faisaient du bruit à la porte de sa tente et demandaient à le voir. Il s’habilla, parut devant eux, et, après avoir fait des sacrifices aux dieux, il reprit son voyage, toujours sur la rivière, et interrompit souvent sa navigation pour soumettre plusieurs villes considérables et une grand étendue de pays.

LXXXV. Il fit prisonniers, dans le cours de cette expédition, dix gymnosophistes, de ceux qui, en contribuant le plus à la révolte de Sabbas, avaient causé de grands maux aux Macédoniens. Comme ils étaient renommés par la précision et la subtilité de leurs réponses, le roi leur proposa des questions qui paraissaient insolubles ; il leur déclara qu’il ferait mourir le premier celui qui aurait le plus mal répondu, et tous les autres ensuite ; et il nomma le plus vieux pour être juge. Il demanda au premier quels étaient les plus nombreux des vivants ou des morts. Il répondit que c’étaient les vivants, parce que 1es morts n’étaient plus. Au second ; qui de la terre ou de la mer produisait de plus grands animaux. — « La terre, parce que la mer en fait partie. » Au troisième, quel était le plus fin des animaux. — Celui que l’homme ne connaît pas encore. » Au quatrième, pourquoi il avait porté Sabbas à la révolte. — « Afin qu’il vécut avec gloire, ou qu’ il périt misérablement. » Au cinquième,