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jusqu’au milieu et ne pouvait se soutenir, parce que la terre était glissante et que le courant du fleuve en emportait toujours quelque partie. Ce fut alors, dit-on, qu’il s’écria : « 0 Athéniens, à pourriez-vous imaginer à quels périls je m’expose pour mériter vos louanges ! » Voilà ce que rapporte Onésicritus ; mais Alexandre dit seulement que les Macédoniens, après avoir quitté les bateaux, passèrent la brèche avec leurs armes, ayant de l’eau jusqu’à la poitrine. Dès qu’il eut passé l’Hydaspe, il prit les devants avec sa cavalerie, à la distance de vingt stades de ses gens de pied, dans la pensée que si les ennemis venaient le charger avec leur cavalerie, la sienne serait de beaucoup plus forte ; et, s’ils faisaient avancer leurs gens de pied, son infanterie aurait le temps de venir à son secours. L’attaque commença par un corps de mille chevaux et de soixante chariots, qu’Alexandre eut culbuté dans un instant : il prit tous les chariots et tua quatre cents cavaliers.

LXXXI. Porus reconnut, à une défense si vigoureuse, qu’Alexandre en personne avait passé le fleuve ; alors il s’avança avec toute son armée et ne laissa que quelques troupes sur la rive, pour défendre le passage contre le reste des