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des couronnes. Alexandre, pour diminuer son mérite, cita ce vers d’Euripide :

Qui traite un beau sujet est sans peine éloquent

Mais montre-nous, ajouta-t-il, le pouvoir de ton éloquence en blâmant les Macédoniens, afin qu’instruits de leurs fautes, ils en deviennent meilleurs. » Alors Callisthène, chantant la palinodie, dit avec une grande liberté des choses très désavantageuses sur le compte des Macédoniens, et fit voir que les divisions des Grecs avaient été la seule cause de l’agrandissement et de la puissance de Philippe ; il finit par rappeler ce vers d’Homère :

Dans les séditions, les méchants seuls gouvernent.

Callisthène s’attira par ce discours, de la part des Macédoniens, une haine implacable ; et Alexandre dit lui-même que Callisthène avait donné des preuves de son talent que de son animosité contre les Macédoniens. Voilà, suivant Hermippus, le récit que Stroïbus, le lecteur de Callisthène, avait fait à Aristote. Cet historien ajoute que Callisthène, voyant qu’Alexandre était refroidi à son égard, lui avait dit deux ou trois fois, en le quittant, ce vers d’Homère :

Patrocle a bien péri, qui valait mieux que toi.