seul jour, il s’empare de trois camps et tue cinquante mille ennemis, sans avoir perdu cinquante des siens. Voilà le récit que quelques historiens font de cette bataille ; d’autres prétendent que César ne fut pas présent à l’action ; qu’au moment où il rangeait son armée en bataille et donnait ses ordres, il fut pris d’un accès d’épilepsie, maladie à laquelle il était sujet ; que, lorsqu’il en sentit les premières atteintes, et qu’il était déjà saisi du tremblement, avant que la maladie lui eût entièrement ôté l’usage de ses sens et de ses forces, il se fit porter dans une des tours voisines, où il attendit en repos la fin de l’accès. D’un grand nombre d’hommes consulaires et prétoriens qui échappèrent au carnage et qui furent faits prisonniers, les uns se tuèrent eux-mêmes, et César en fit mourir plusieurs.
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Comme il avait le plus grand désir de prendre Caton vivant, il marcha promptement vers Utique : Caton, chargé de la défense de cette ville, ne s’était pas trouvé à la bataille. César apprit en chemin qu’il s’était donné lui-même la mort, et laissa voir toute la peine qu’il en ressentait ; on ignore par quel motif ; il dit seulement, quand on lui en donna la nouvelle : « Ô Caton, j’envie ta mort, puisque tu m’as envié la gloire de te donner la vie ! » Le traité qu’il écrivit contre Caton, après sa mort, n’est pas d’