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En arrivant en Asie, il apprit que Domitius, après avoir été battu par Pharnace, fils de Mithridate, s’était enfui du Pont avec peu de troupes ; que Pharnace, poursuivant avec chaleur sa victoire, s’était emparé de la Bithynie et de la Cappadoce, et se préparait à envahir la petite Arménie, dont il avait fait soulever les rois et les tétrarques : César marche promptement contre lui avec trois légions et lui livre une grande bataille près de la ville de Zéla ; il taille en pièces toute son armée et le chasse du royaume du Pont. Ce fut alors que, pour marquer la rapidité de cette victoire, il écrivit à Amintius, un de ses amis de Rome, ces trois mots seulement : « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. » Dans le latin, ces trois mots terminés de même ont une grâce et une brièveté qui disparaissent dans une autre langue. Après cette grande victoire, il repassa en Italie, et arriva à Rome vers la fin de l’année où devait se terminer sa seconde dictature : cette charge, avant lui, n’avait jamais été annuelle. Il fut nommé consul pour l’année suivante. On le blâma fort de son extrême indulgence pour ses soldats, qui, dans une émeute, avaient tué deux personnages prétoriens, Cosconius et Galba ; la seule punition qu’il leur infligea fut de leur donner le nom de citoyens, au lieu de celui de soldats ; il leur distribua même