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auteur d’un recueil de mythologie, et déchargea tous les habitants de l’Asie du tiers des impôts. Il n’aborda à Alexandrie qu’après l’assassinat de Pompée ; et quand Théodote lui présenta la tête de ce grand homme, il détourna les yeux avec horreur ; et en recevant son cachet, il ne put retenir ses larmes, il combla de présents tous les amis de Pompée, qui, s’étant dispersés, après sa mort, dans la campagne, avaient été pris par le roi d’Égypte, et il se les attacha. Il écrivit à ses amis de Rome que le fruit le plus réel et le plus doux qu’il pût retirer de sa victoire était de sauver tous les jours quelques-uns de ceux de ses concitoyens qui avaient porté les armes contre lui.

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Les historiens varient sur les motifs de la guerre d’Alexandrie : les uns disent que son amour pour Cléopâtre la lui fit entreprendre avec autant de honte pour sa réputation que de danger pour sa personne ; les autres en accusent les ministres du roi, et surtout l’eunuque Pothin, qui, jouissant auprès de Ptolémée du plus grand crédit, après avoir tué Pompée, avait chassé Cléopâtre, et tendait secrètement des embûches à César. Ce fut là, dit-on, ce qui détermina César à passer depuis ce temps-là les nuits dans les festins, pour veiller à sa sûreté. D’ailleurs, en public même, Pothin n’était