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à sa première résolution, qu’il était alarmé par des présages sinistres, et par une vision qu’il avait eue pendant son sommeil. II avait cru être à Rome dans le théâtre, où le peuple le recevait avec de grands applaudissements, pendant que lui-même s’était mis à orner la chapelle de Vénus Nicéphore. Cette vision lui donnait d’un côté de la confiance, à cause des applaudissements, du peuple ; mais, d’un autre côté, il craignait que ce songe ne signifiât qu’il relèverait, par ses propres dépouilles, la gloire du descendant de Vénus, à qui César rapportait son origine.

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Mais ceux qu’il avait auprès de lui étaient bien loin de partager ses inquiétudes ; au contraire, pleins de présomption, et prévenant la victoire par leurs espérances, déjà Domitius, Spinther et Scipion se disputaient la souveraine sacrificature que César possédait ; plusieurs avaient envoyé retenir et louer d’avance, à Rome, les maisons les plus convenables à des consuls et à des prêteurs, ne doutant pas qu’à la fin de la guerre ils ne fussent élevés à ces magistratures. Mais aucun corps de l’armée ne témoignait plus d’impatience de combattre que celui des chevaliers : fiers de la