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puissance leurs troupes et leurs camps. Les chefs prirent la fuite, et allèrent trouver Pompée. Quand César fut de retour à Rome, Pison, son beau-père, lui conseilla d’envoyer des députés à Pompée, pour traiter d’un accommodement ; mais lsauricus, qui voulait plaire à César, combattit cette proposition. Élu dictateur par le sénat, il rappela les bannis, rétablit dans tous leurs droits les enfants de ceux qui avaient été proscrits par Sylla, et déchargea les débiteurs d’une partie des intérêts de leurs dettes. Il fit quelques autres ordonnances semblables, et ne garda la dictature que onze jours ; après ce terme, il déposa cette magistrature, qui tenait de la monarchie, se nomma lui-même consul avec Servilius Isauricus, et ne s’occupa plus que de la guerre.

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Il fit tant de diligence qu’il laissa derrière lui une grande partie de son armée, et quoiqu’il n’eût que six cents chevaux d’élite et cinq légions ; quoiqu’on fût vers le solstice d’hiver, au commencement de janvier, qui répond au mois Posidéon des Athéniens, il s’embarqua, traversa la mer Ionienne, et se rendit maître des villes d’Oricum et d’Apollonie. Il renvoya des vaisseaux de transport à Brunduse, pour amener les troupes qui n’avaient pu s’y rendre avant qu’il en partît. Ces