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la guerre, toi et tous ceux qui, après vous être déclarés contre moi, êtes tombés entre mes mains. » En parlant ainsi à Métellus, il s’avança vers les portes du trésor ; et comme on ne trouvait pas les clefs, il envoya chercher des serruriers, et leur ordonna d’enfoncer les portes. Métellus voulut encore s’y opposer ; et plusieurs personnes louaient sa fermeté. César, prenant un ton plus haut, le menaça de le tuer s’il l’importunait encore. « Et tu sais, jeune homme, ajouta-t-il, qu’il m’est moins facile de le dire que de le faire. » Métellus, effrayé de ces dernières paroles, se retira, et tout de suite on fournit à César, sans aucune difficulté, tout l’argent dont il eut besoin pour faire la guerre.

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Il se rendit aussitôt en Espagne avec une armée, pour en chasser les lieutenants de Pompée, Afranius et Varron, et pouvoir, après s’être rendu maître de leurs troupes et de leurs gouvernements, marcher contre Pompée, sans laisser derrière lui aucun ennemi. Dans cette guerre, sa vie fut souvent en danger par les embûches qu’on lui dressa, et son armée manqua de périr par la disette ; mais il n’en fut pas moins ardent à poursuivre les ennemis, à les provoquer au combat, à les environner de tranchées, à ne pas s’arrêter, qu’il n’eût en sa