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J’ai raconté ces faits en détail dans la vie de Pompée. César eût bien voulu le poursuivre ; mais il manquait de vaisseaux ; il s’en retourna donc à Rome, après s’être rendu maître, en soixante jours, de toute l’Italie, sans verser une goutte de sang. Il trouva la ville beaucoup plus calme qu’il ne l’avait espéré ; il parla avec beaucoup de douceur et de popularité à un grand nombre de sénateurs que la confiance y avait ramenés et les exhorta à députer vers Pompée, pour lui porter de sa part des conditions raisonnables. Aucun d’eux ne voulut accepter cette commission, soit qu’ils craignissent Pompée après l’avoir abandonné, soit qu’ils crussent que César ne parlait pas sincèrement, et que ce n’étaient de sa part que des paroles spécieuses. Le tribun Métellus voulut l’empêcher de prendre de l’argent dans le trésor public, et lui allégua des lois qui le défendaient. « Le temps des armes, lui dit César, n’est pas celui des lois : si tu n’approuves pas ce que je veux faire, retire-toi ; la guerre ne souffre pas cette liberté de parler. Quand après l’accommodement fait, j’aurai posé les armes, tu pourras alors haranguer tant que tu voudras. Au reste, ajouta-t-il, quand je parle ainsi, je n’use pas encore de tous mes droits, car vous m’appartenez par le droit de