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ennemis, qui étaient venus fondre sur lui avec plusieurs milliers de combattants, il les charge avec tant de vigueur, qu’après un combat long et sanglant, il a partout l’avantage, et met en fuite ces Barbares. Il semble néanmoins qu’il y reçut d’abord quelque échec ; car les Arverniens montrent encore une épée suspendue dans un de leurs temples, qu’ils prétendent être une dépouille prise sur César. Il l’y vit lui-même dans la suite, et ne fit qu’en rire ; ses amis l’engageaient à la faire ôter ; mais il ne le voulut pas, parce qu’il la regardait comme une chose sacrée.

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Le plus grand nombre de ceux qui s’étaient sauvés par la fuite se renfermèrent avec leur roi dans la ville d’Alésia. César alla sur-le-champ l’assiéger, quoique la hauteur de ses murailles et la multitude des troupes qui la défendaient la fissent regarder comme imprenable. Fendant ce siège, il se vit dans un danger dont on ne saurait donner une juste idée. Ce qu’il y avait de plus brave parmi toutes les nations de la Gaule, s’étant rassemblé au nombre de trois cent mille hommes, vint en armes au secours de la ville ; ceux qui étaient renfermés dans Alésia ne montaient pas à moins de soixante-dix mille. César, ainsi enfermé et assiégé entre deux armées si puissantes, fut