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apporté au roi des fruits de la Grèce. Alexandre, admirant leur fraîcheur et leur beauté, fit appeler Clitus, pour les lui montrer et lui en donner sa part. Clitus, occupé alors d’un sacrifice, le quitta sur-le-champ pour se rendre aux ordres du roi, et fut suivi par trois des moutons sur lesquels on avait déjà fait les libations d’usage. Quand Alexandre sut cette particularité, il consulta les devins Aristandre et Cléomantis de Lacédémone, qui déclarèrent que c’était un très mauvais signe. Le roi ordonna aussitôt qu’on fit des sacrifices pour la vie de Clitus, d’autant qu’il avait eu lui-même dans son sommeil, trois jours auparavant, une vision étrange à son sujet. Il avait cru le voir, vêtu d’une robe noire, assis au milieu des enfants de Parménion, qui tous étaient morts. Clitus n’attendit pas la fin de son sacrifice et alla souper chez le roi, qui, ce jour-là, en avait fait un à Castor et à Pollux.

LXIX. On avait déjà bu avec excès, lorsqu’un des convives chanta des vers que Pranichus ou Piérion avaient faits contre les capitaines macédoniens qui venaient d’être battus par les Barbares, et dans lesquels on les couvrait de honte et de ridicule. Les plus âgés