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entre plusieurs historiens, qui ont cru n’elle n’avait jamais existé, et que tout ce qu’on en débitait, jusqu’à son nom même, était une pure fable. César osa tenter d’en faire la conquête, et de porter au delà des terres habitables les bornes de l’empire romain il y passa deux fois, de la côte opposée de la Gaule ; et, dans plusieurs combats qu’il livra, il fit plus de mal aux ennemis qu’il ne procura d’avantage à ses troupes ; elles ne purent rien tirer de ces peuples, qui menaient une vie pauvre et misérable. Cette expédition ne fut donc pas aussi heureuse qu’il l’aurait désiré ; seulement il prit des otages de leur roi, lui imposa un tribut, et repassa dans la Gaule. Il y trouva des lettres qu’on allait lui porter dans l’île, et par lesquelles ses amis de Rome lui apprenaient que sa fille était morte en couches dans la maison de Pompée. Cette mort ne causa pas moins de douleur au père qu’au mari ; leurs amis en furent vivement affligés ; ils prévirent que cette mort allait rompre une alliance qui entretenait la paix et la concorde dans la république, déjà travaillée par des maladies dangereuses. L’enfant même dont elle était accouchée mourut peu de jours après sa mère. Le peuple, malgré les tribuns, enleva le corps de Julie et le porta dans le champ de mars, où elle fut enterrée.

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