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richesses. Ils vinrent au nombre de soixante mille fondre sur César, occupé alors à se retrancher, et qui ne s’attendait pas à combattre. Sa cavalerie fut rompue du premier choc ; et les Barbares, sans perdre un instant, ayant enveloppé la douzième et la septième légion, en massacrèrent tous les officiers : si César, arrachant le bouclier d’un soldat, et se faisant jour à travers ceux qui combattaient devant lui, ne se fût jeté sur les Barbares ; si la dixième légion, qui, du haut de la colline qu’elle occupait, vit le danger auquel César était exposé, n’eût fondu précipitamment sur les Barbares, et n’eût, en arrivant, renversé leurs premiers bataillons, il ne serait pas resté un seul Romain ; mais ranimés par l’audace de leur général, ils combattirent avec un courage supérieur à leurs forces ; cependant, malgré tous leurs efforts, ils ne purent faire tourner le dos aux Nerviens, qui furent taillés en pièces en se défendant avec la plus grande valeur. De soixante mille qu’ils étaient, il ne s’en sauva, dit-on, que cinq cents ; et de quatre cents de leurs sénateurs, il ne s’en échappa que trois. Dès que le sénat à Rome eut appris ces succès extraordinaires, il ordonna qu’on ferait, pendant quinze jours, des sacrifices aux dieux, et qu’on célébrerait des fêtes publiques : jamais encore on n’en avait fait autant