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et de

lâcheté, as-tu pu, Philotas, concevoir un projet si audacieux ? » Philotas n’eut pas été plus tôt mis à mort qu’Alexandre envoya des gens en Médie pour faire mourir Parménion, ce général qui avait eu tant de part aux exploits de Philippe ; qui, seul, ou du moins plus qu’aucun des anciens amis de ce prince, avait excité Alexandre à passer en Asie ; qui, de trois fils qu’il avait à l’armée, après en avoir vu mourir deux avant lui dans les combats, périt avec le troisième. Ces cruelles exécutions rendirent Alexandre redoutable à la plupart de ses amis et surtout à Antipater, qui dépêcha secrètement vers les Étoliens, pour faire alliance avec eux. Ce peuple craignait Alexandre, parce que ce prince, en apprenant qu’ils avaient ruiné la ville des Éniades, avait dit que ce ne seraient pas les enfants des Éniades, mais lui-même qui punirait les Étoliens.

LXVIII. Peu de temps après arriva le meurtre de Clitus, qui, au simple récit, paraît plus barbare que la mort de Philotas, et qui, considéré dans sa cause et dans ses circonstances, n’arriva pas de dessein prémédité, mais fut amené par la colère et l’ivresse du roi, qui donnèrent lieu à la malheureuse destinée de Clitus. Quelques habitants des provinces maritimes avaient