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VIE

Lacedémoniens et ceux de leurs femmes, et y a joint un abrégé des institutions des Spartiates. Plusieurs critiques refusent encore plus formellement de reconnaître Plutarque pour le père d’une production écrite avec beaucoup de négligence, où l’on trouve peu dejugement et de goût. Quelle apparence, par exemple, disent-ils, que Plutarque, après avoir exposé en détail, dans la vie de Lycurgue, les institutions de ce législateur, en eût fait un traité séparé, moins complet, dont le commencement est tronqué, et où l’auteur n’est pas toujours d’accord avec ce qui en est rapporté dans la vie de Lycurgue ? Ces raisons sont plausibles ; cependant ces mêmes critiques conviennent que ces deux opuscules peuvent être mis avec fruit entre les mains des jeunes gens, à cause du grand nombre de faits historiques et de leçons de morale qu’ils renferment. Le dernier ouvrage de cette classe contient une suite d’anecdotes beaucoup plus étendues que celles des recueils précédens. Plutarque s’y propose de montrer, par un genre de preuves qui paraissent sans réplique, celles des faits, que les femmes ne le cèdent pas aux hommes en vertu. Pour prévenir l’objection qu’on aurait pu lui faire, s’il s’était borné à quelques femmes isolées choisies avec soin dans toutes les nations,