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DE PLUTARQUE.

de connaissances dont cet ouvrage nous offre un dépôt précieux, et qui seraient perdues pour nous, s’il n’eût pris soin de nous les conserver. Le ton de liberté, d’enjouement et de bonhomie qui règne entre les convives, presque tous parens ou amis, donne un tableau fidèle de ces mœurs antiques et naïves dont la peinture nous affecte vivement. La simplicité avec laquelle ils s’entretiennent ensemble s’allie à un ton de politesse et de savoir qui plaît et qui attache : car il ne faut pas croire que la gravité des objets qu’ils traitaient mît dans leur repas de la tristesse et de l’ennui ; cette froide pédanterie qui effarouche les ris et les grâces ne s’y montrait jamais, et la liberté de la table, que rien ne gênait chez eux, leur inspirait cette douce gaîté qui assaisonne les entretiens les plus solides du sel piquant d’une plaisanterie agréable.

XL. Les deux Traités historiques qui se trouvent dans la collection des œuvres morales ne sont certainement pas de Plutarque. Les parallèles d’histoires grecques et romaines ne peuvent être l’ouvrage que d’un écrivain obscur et inepte, qui a voulu accréditer une production informe à la faveur d’un nom illustre. Il est vraisemblable, comme l’a pensé un sa-