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DE PLUTARQUE.

a voulu expliquer la formation de ce qu’il appelait l’âme du monde. La doctrine des nombres harmoniques de Pythagore, sur laquelle est fondé le système de Platon, jette dans son ouvrage une telle obscurité, qu’il est souvent inintelligible. Les anciens eux-mêmes eu ont jugé ainsi. Cela est plus obscur que les nombres de Platon, écrivait Cicéron à Atticus. Le Commentaire de Plutarque η est ni moins obscur ni moins hérissé d’épines que l’ouvrage qu’il se propose d’éclaircir. Je ne répéterai pas ici ce que j’ai dit de ses Traités contre les stoïciens, et contre les disciples d’Épicure ; j’ajouterai seulement que ces derniers écrits tiennent en partie à la morale, puisqu’il y fait voir qu’on ne peut vivre agréablement quand on suit la doctrine d’Épicure ; mais la plus grande partie est employée à discuter les principes physiques des épicuriens. Dans le second, où il attaque en particulier tm épicurien nommé Colotes, qui avait parlé avec beaucoup de mépris des philosophes les plus respectables et censuré vivement leur doctrine, Plutarque prend leur défense et en justifie les principes et la morale. Il a mis dans cette discussion un peu trop d’emportement et d’aigreur ; mais il compense ce défaut par l’exactitude de ses raisonnemens, par une morale pure, par un grand