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DE PLUTARQUE.

des vertus qui doivent le caractériser : c’est un désintéressement à toute épreuve, un esprit calme qui ne se laisse jamais entraîner par une ambition funeste, une sage modération qui, loin d’aspirer à de trop grands honneurs, préfère des distinctions et des récompenses moins brillantes, mais plus solides. Les préceptes pleins de sagesse que ce traité contient sont continuellement appuyés d’exemples qui leur donnent plus de poids, et qui soutiennent l’attention, qu’une longue suite de préceptes, dans un sujet sérieux, aurait pu fatiguer. Le dernier de ces traités est un très court opuscule sur les trois principales sortes de gouvernement : la monarchie, l’oligarchie, c’est-à-dire le gouvernement d’un petit nombre de nobles ou de riches, et la démocratie. Ce n’est qu’un fragment d’un ouvrage plus étendu ; ce qui nous en reste ne contient que la définition du mot gouvernement avec ses diverses acceptions, et sa division en trois espèces. Il admet la bonté des deux dernières ; mais, d’après Platon, il donne la préférence au gouvernement monarchique, comme à celui qui peut seul porter la vertu à sa plus grande perfection sans jamais sacrifier l’intérêt public à la force ou à la faveur. Tel est en effet le sentiment de Platon ; et Aristote, malgré son penchant à