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VIE

faut entrer dans l’administration ; mais un vieillard peut et doit même eu continuer l’exercice : il y est plus propre que les jeunes gens, parce qu’il inspire plus de confiance, et que, dans des temps difficiles, il est plus capable de rassurer par sa sagesse les esprits alarmes. D’ailleurs, à un âge où ils ne peuvent plus goûter que les jouissances pures qui naissent des occupations honnêtes, est-il rien qui leur procure plus sûrement ces plaisirs que les soins importans d’une administration publique, où ils ont sans cesse des occasions d’éprouver les sentimens délicieux que la vertu fait goûter ?

XXXII. Le but de Plutarque dans ses Préceptes politiques n’est pas de tracer, comme ont fait Platon, Aristote et Cicéron, un plan de république, ou un recueil de lois ; il donne seulement des conseils à un jeune homme de la ville de Sardes, pour se conduire sagement et avec fruit dans l’administration, où l’avait engagé le désir d’être utile à sa patrie. Il lui apprend d’abord dans quelle disposition il doit y entrer, les vues qu’il doit s’y proposer, les qualités nécessaires pour y gagner la confiance des peuples, les écueils dont il a à se préserver, les moyens ou de prévenir l’envie ou de la désarmer. À ces qualités, qui tiennent au talent de l’administrateur, il joint le tableau