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VIE

bons mots. On voit par cette division que rien n’était étranger à Plutarque ; que son étonnante érudition avait tout embrassé, et qu’il possédait l’universalité des connaissances qu’on pouvait acquérir de sou temps. Les traités de pure morale sont en général d’une lecture facile ; ce sont aussi les plus intéressans, les plus agréablement écrits. Ceux ou la beauté de son âme se montre tout entière, ils annoncent une grande connaissance du cœur humain, dont ils développent jusqu’aux moindres replis ; ils abondent en réflexions judicieuses, en pensées profondes, qui, comme il le dit lui-même d’un autre, sont trempées dans le bon sens. C’est peut-être le plus beau monument que la raison ait élevé à la vertu.

XXIX. Quoique tous les écrits de cette première classe aient un mérite réel, il y en a plusieurs qui doivent être distingués, et qui réunissent à un degré éminent les qualités que je viens de marquer. De ce nombre est le Traité sur l’éducation, où, dans un assez court espace, il a rassemblé tout ce qu’on peut dire de plus sensé, de plus judicieux sur cette importante matière. Celui où il donne des règles pour lire avec fruit les poètes semblerait d’abord devoir appartenir à la littérature ; mais il a envisagé son sujet du côté de la morale ; et,