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VIE

dieux, l’existence en serait différente, et cette diversité produirait ce qui n’a pas une véritable existence Afin de nous former ici-bas, comme dans la plus belle des visions, une juste idée de ce Dieu, donnons l’essor à nos esprits, et élevons nos pensées au-dessus de tout ce que la nature renferme Quant aux émanations de ce Dieu hors de lui-même, à ces changemens par lesquels il devient feu.... terre, mer, animal ou plante c’est une impiété que de l’entendre. » Ce passage et quelques autres qui se trouvent dans Plutarque et dans plusieurs anciens philosophes me paraissent faits pour décider la question qui a divisé et qui divise encore les savans Sur l’idée précise que les sages du paganisme avaient de la divinité. Les uns font de tous ces philosophes autant d’athées qui ne connaissaient d’autre Dieu que la matière éternelle, qui, s’étant organisée par sa propre force, avait formé les êtres divers qui composent le monde. D’autres sont persuadés que la plupart des philosophes admettaient un Dieu intelligent, distingué essentiellement de la matière ; qu’à la vérité ils reconnaissaient comme principe des êtres des substances matérielles, telles que l’eau, l’air et le feu ; mais que par là ils n’entendaient que le principe passif et secon-