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DE PLUTARQUE.

les armes du raisonnement ; il choisit dans les nombreux ouvrages sortis de leur école les endroits les plus faibles ; il rapproche les passages contradictoires de ces philosophes ‘, et c’est d’après un choix si partial qu’il leur reproche d’être en contradiction avec eux-mêmes, et de détruire tous les principes que nous tenons de la nature. Mais l’antiquité n’a pas si mal pensé de cette école célèbre, qui a produit tant de grands hommes, tant d’écrivains distingués. Cicéron en particulier loue la beauté de leur morale et la sagesse de leurs maximes. En convenant qu’ils ont quelquefois outré leurs principes, il les excuse par cette réflexion judicieuse que le désir de la perfection a été la source de cette excessive sévérité dont ils faisaient profession. Sachant que les hommes sont toujours portés à retrancher de leurs devoirs et à les mesurer sur leur faiblesse, ils avaient passé le but, afin qu’en faisant de plus grands efforts pour y atteindre on parvînt au moins au terme qui en approcherait le plus. Je n’insisterai pas sur cette discussion, et je renvoie aux sommaires qui précèdent les deux traités de Plutarque contre les stoïciens, où je suis entré dans de plus grands détails.

XXII. Une autre secte de philosophes que Plutarque n’a pas attaquée avec moins de zèle,