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a pas voulu que je fasse périr un homme vertueux, plus fait pour être l’ami que l’ennemi des Romains. » Porsenna, ne doutant point de la vérité de ce qu’il lui disait, se prêta plus volontiers à une négociation, moins encore, à ce que je crois, par la crainte des trois cents conjurés que par l’estime et l’admiration que lui inspirèrent le courage et la vertu des Romains. Tous les historiens s’accordent à nommer ce jeune Romain Mucius Scévola ; mais Athénodore Sandon, dans un ouvrage adressé à Octavie, soeur d’Auguste, dit qu’il s’appelait aussi Posthumius.

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Publicola, persuadé que Porsenna était moins un ennemi à redouter qu’un ami et un allié précieux à acquérir, ne refusait pas de le prendre pour juge entre Tarquin et les Romains ; il provoqua même plusieurs fois le tyran à venir défendre sa cause devant ce prince, s’engageant à le convaincre qu’il était le plus méchant des hommes, et qu’il avait mérité d’être chassé du trône. Tarquin répondit fièrement qu’il ne voulait point de juge, et Porsenna moins que tout autre, si ce prince l’abandonnait, au mépris de l’alliance qu’il avait faite avec lui. Cette réponse déplut à Porsenna, et l’éclaira sur le compte de Tarquin. Sollicité d’ailleurs par son fils Aruns, qui prenait avec chaleur les intérêts des Romains, il leur offrit