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frère de Publicola, qui, placé depuis longtemps près de la porte du temple, attendait ce moment, lui dit : « Consul, votre fils vient de mourir de maladie dans le camp. » Cette nouvelle affligea tous les assistants ; mais Horatius, sans se troubler, se contenta de lui répondre : « Jetez son corps où vous voudrez ; pour moi, je n’en prendrai pas le deuil ; » et il acheva la consécration. La nouvelle était fausse, et Valérius l’avait imaginée pour l’empêcher de finir la cérémonie. Horatius montra dans cette occasion une fermeté admirable, soit qu’il eût reconnu tout de suite la ruse de Valérius, soit que, croyant la nouvelle vraie, il n’en eût pas ressenti la moindre émotion.

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Il arriva quelque chose de semblable pour la dédicace du second temple. Le premier, bâti, comme on vient de le dire, par Tarquin, et dédié par Horatius, fut brûlé pendant les guerres civiles. Sylla le rebâtit, et, prévenu par la mort, il ne put en faire la dédicace : ce fut Catulus qui le consacra. Il fut brûlé dans les séditions qui eurent lieu sous Vitellius. Vespasien, si heureux par tant d’autres endroits, eut encore le bonheur de rebâtir le troisième depuis les fondements, sans être témoin de l’accident qui le détruisit bientôt après ; plus favorisé du sort que Sylla, qui mourut sans avoir pu consacrer le temple qu’il