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un présage de bonheur et de puissance pour le peuple à qui ce char resterait, les Véiens résolurent de ne pas le donner aux Romains, qui l’avaient fait demander. Ils répondirent donc qu’il appartenait à Tarquin, et non pas à ceux qui l’avaient chassé. A quelque temps de là, ils célébrèrent des courses de chars avec la pompe et la magnificence ordinaires. Les jeux finis, le vainqueur qu’on venait de couronner conduisait lentement son char pour sortir de la carrière. Tout à coup les chevaux, prenant l’épouvante sans aucune cause visible, et par un pur hasard ou par une impulsion divine, courent à toute bride vers Rome. Le conducteur fait inutilement de la main et de la voix tout ce qu’il peut pour les retenir ; se voyant emporté malgré lui, il les abandonne à leur impétuosité, et est entraîné jusqu’au pied du Capitole, où les chevaux le renversent près de la porte qu’on appelle aujourd’hui Ratumène. Les Véiens, surpris et effrayés de cet événement, permirent aux ouvriers de rendre le char aux Romains.

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Tarquin l’Ancien, fils de Démarate, avait voué ce temple à Jupiter Capitolin dans la guerre qu’il eut contre les Sabins ; et il fut bâti par Tarquin le Superbe, fils ou petit-fils de ce dernier. Chassé du trône peu de temps avant qu’il fût achevé, il n’avait pu le dédier. Quand