Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée

et Pisistrate ne fit que l’imiter et rendre la loi générale. Théophraste prétend que la loi contre les gens oisifs n’est pas de Solon, mais de Pisistrate : elle contribua à faire mieux cultiver la campagne et à rendre Athènes plus tranquille.

32. Solon avait entrepris de mettre en vers l’histoire ou la fable des Atlantides, qu’il tenait des sages de Saïs, et qui intéressait les Athéniens. Mais il y renonça bientôt, non, comme Platon l’a dit, qu’il en fût détourné par d’autres occupations, mais plutôt à cause de sa vieillesse, et parce qu’il était effrayé de la longueur du travail : car il vivait alors dans un très grand loisir, comme il le dit lui-même dans ses vers :

Oui, je vieillis en apprenant toujours ;
et ailleurs,
Mes soins sont pour Bacchus, les Muses et Cypris :
Des plaisirs des mortels ces dieux font tout le prix.

Platon, s’emparant de ce sujet comme d’une belle terre abandonnée, et qui lui revenait par droit de parenté, se fit un point d’honneur de l’achever et de l’embellir. Il y mit un vestibule superbe, l’entoura d’une magnifique enceinte et de vastes cours, et y ajouta de si beaux ornements, qu’aucune histoire, aucune fable, aucun poème,