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il se vit assailli par une foule de gens qui venaient les uns pour les louer ou les blâmer, les autres pour le prier d’y ajouter ou d’en retrancher à leur gré. La plupart lui en demandaient des explications, et voulaient qu’il leur en développât le sens et la manière dont il fallait les entendre. Il eût été déraisonnable de les refuser ; les satisfaire, c’était s’exposer à l’envie. Pour éviter ces difficultés, pour se dérober aux importunités et aux plaintes (car dans les grandes affaires, comme il le disait lui-même,

Il n’est pas bien aisé de plaire à tout le monde),

il demanda aux Athéniens un congé de dix ans, et s’embarqua sous prétexte qu’il voulait aller commercer sur mer. Il espéra que ce temps-là suffirait pour les accoutumer à ses lois.

26. Il alla d’abord en Égypte, où, comme il le dit, il demeura quelque temps

Sur un des bras du Nil, aux rives de Canope.

Il y eut de fréquents entretiens sur des matières philosophiques avec Psénopis l’Héliopolitain [d’Héliopolis], et Sonkhis le Saïte [de Saïs]. Ce fut d’eux, au rapport de Platon, qu’il apprit ce que l’on raconte de l’île Atlantide27, dont il se proposa de mettre le récit en vers, pour le faire connaître aux Grecs. De là il passa en Cypre, où il se