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SOLON.


Solon et la publication de ses lois. En effet, quels sont ceux qu’aurait condamnés l’aréopage avant la magistrature de Solon, si ce législateur a établi ce sénat et lui a attribué le droit de juger ? Peut-être le texte est-il obscur et défectueux, et faut-il l’entendre dans ce sens, que ceux qui auraient été convaincus, avant la publication de la loi, de ces crimes dont le jugement était réservé à l’aréopage, aux éphètes et aux prytanes, resteraient sous les liens de la condamnation, et que les autres seraient absous. C’était du moins l’intention du législateur.

XXV. Parmi les autres lois de Solon, il en est une fort étrange, qui note d’infamie tout citoyen qui, dans une sédition, ne se déclare pour aucun parti. Apparemment il ne voulait pas que les particuliers fussent indifférens et insensibles aux calamités publiques, et que, contens d’avoir mis en sûreté leurs personnes et leurs biens, ils se fissent un mérite de n’avoir pris aucune part aux maux de leur patrie. Il voulait que dès le commencement de la sédition, ils s’attachassent à la cause la plus juste, et qu’au lieu d’attendre de quel côté la victoire se déclarerait, ils secourussent les gens honnêtes et partageassent avec eux le danger.

XXVI. Une autre de ses lois, qui me paraît aussi absurde que ridicule, c’est celle qui permet à une riche héritière dont le mari est im-