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DE PLUTARQUE.

avec eux. Remplissant avec tant de fidélité tous les autres devoirs que la nature et le sang lui imposaient, bon fils, bon père, et bon mari, aurait-il pu négliger un sentiment si profondément gravé dans le cœur de tous les hommes, et qu’il est si doux de satisfaire ? Son Traité sur l’éducation des enfans en est une preuve sensible : c’est un de ses meilleurs ouvrages, par la sagesse, par l’humanité des préceptes qu’il contient ; et quoiqu’en ce genre comme en tout autre il soit beaucoup plus aisé de bien dire que de bien faire, il a traité ce sujet important de manière à nous convaincre que le cœur lui a dicté, plus encore que l’esprit, les règles qu’il trace pour porter les enfans au bien. Elles respirent la douceur, la bonté, l’indulgence ; et l’on peut conjecturer qu’il n’a fait qu’exposer dans cet ouvrage le plan qu’il suivait pour l’éducation de ses enfans. En général, tout ce qu’on connaît de Plutarque nous donne l’idée la plus avantageuse de l’excellence de son caractère, de sa sagesse, de sa modération, de la paix qui régnait dans son intérieur, et de son affection pour tout ce qui l’entourait. Il poussait cette sensibilité jusqu’à ne vouloir pas se défaire des animaux qui avaient vieilli à son service, et qu’il laissait mourir paisiblement dans leurs étables. « À