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SOLON.


d’autres, c’était une coupe que Bathyclès(*) avait travaillée.

I. Voici les particularités qu’on raconte d’une entrevue de Solon avec Anacharsis (6), et d’un entretien qu’il eut avec Thalès. Anacharsis étant venu à Athènes, alla chez Solon ; et après avoir frappé, il s’annonça pour être un étranger qui venait pour s’unir avec lui par les liens de l’amitié et de l’hospitalité. Solon lui répondit qu’il valait mieux faire des amis chez soi que d’en aller chercher ailleurs. « Eh bien, reprit Anacharsis, puisque vous êtes chez vous, faites donc de moi votre ami et votre hôte. » Solon, charmé de la vivacité de sa réponse, lui fit le meilleur accueil, et le retint quelques jours chez lui. Il s’occupait déjà de l’administration des affaires publiques, et commençait à rédiger ses lois. Anacharsis, à qui il en fit part, le railla de son entreprise, et de l’espoir qu’il avait de réprimer par des lois écrites l’injustice et la cupidité de ses citoyens, « Les lois, disait-il, seront pour eux comme des toiles d’araignée ; elles arrêteront les faibles et les petits ; les puissans et les riches les rompront et passeront à travers. — Cependant, lui répondit Solon, les hommes gardent les conventions qu’ils ont faites entre eux, quand

(*) Célèbre sculpteur de Magnésie