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SOLON.

qui habitaient les bords du Rhône, et bâtit Marseille. Thalès et Hippocrate le mathématicien (4) firent aussi le commerce ; et Platon vendit de l’huile en Égypte pour fournir aux frais de son voyage. On croit donc que la grande dépense que faisait Solon, sa vie délicate et sensuelle, la licence de ses poésies, où il parle des voluptés d’une manière si peu digne d’un sage, furent la suite de son négoce. Comme cette profession expose à de grands dangers, elle invite aussi à s’en dédommager par les plaisirs et la bonne chère. Cependant on voit dans ses vers qu’il se mettait lui-même plutôt au nombre des pauvres que des riches :

Le crime trop souvent fleurit dans l’opulence,
Et l’on voit l’honnête homme en proie à l’indigence.
Mais nous, de la vertu sages adorateurs,
Pourrions nous de Plutus envier les faveurs ?
La fortune souvent détruit son propre ouvrage ;
La vertu chaque jour s’affermit davantage.

IV. Il ne s’appliqua d’abord à la poésie que par amusement et pour charmer son loisir, sans jamais traiter des sujets sérieux. Dans la suite, il mit en vers des maximes philosophiques, et fit entrer dans ses poèmes plusieurs choses relatives à son administration politique; non pour en faire l’histoire et en conserver le souvenir, mais pour servir à l’apologie de sa conduite. Il y mêlait aussi des exhortations, des avis aux Athéniens, et quelquefois même de vives cen-