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SOLON.


coutume de dire qu’il vieillissait en apprenant toujours. Il n’était pas ébloui par l’éclat des richesses, comme il le témoigne dans une de ses élégies :

Le mortel que Plutus enrichit de ses dons,
Qui dans de vastes champs voit mûrir ses moissons.
Dont les coursiers nombreux couvrent les pâturages,
I.st il plus riche au fond, malgré tant d’avantages,
Que celui qui, toujours bien nourri bien vêtu,
De ses premiers besoin n’est jamais dépourvu ;
Et qui, l’époux aimé d’une moitié chérie,
Goûte d’un doux bonheur la parfaite harmonie.

Il dit pourtant dans un autre endroit :

Oui, sans honte mon cœur désire la richesse ;
Mais je veux qu’elle soit le fruit de la sagesse :
Une fortune injuste est pour moi sans appas ;
Au céleste courroux elle n’échappe pas.

Mais rien n’empêche qu’un homme de bien, un sage politique tienne à cet égard un juste milieu, et que sans rechercher des richesses superflues, il ne méprise pas celles qui sont nécessaires et qui suffisent.

III. Dans ce temps-là, dit Hésiode, aucun travail n’était regardé comme honteux ; aucun art ne mettait de différence entre les hommes. Le commerce surtout était honorable : il ouvrait des communications utiles avec les nations étrangères, procurait des alliances avec les rois, et donnait une grande expérience. On a même vu des commerçans fonder de grandes villes. Ainsi Protus gagna l’amitié des Gaulois